jeudi 27 janvier 2011

POPAY

Interview de Popay réalisée à Montreuil en octobre 2007.

POPAY-5, Fac de Jussieu, 1990 (Source : Graffiti Paparazzi)

Tes débuts ?

J’ai commencé le graffiti vers 1987. A l’époque, je faisais une école d’arts plastiques dans le 16e. J’y ai rencontré KISTER des TSA (The stone angelz) qui m’a initié au tag, au oinj et aux catacombes. Bref, que des choses mauvaises pour la santé ! Au début, je taguais Popaï. Avec STONE qui était dans ma classe, on a monté les MST. Les "Mad spirit of Transylvania" étaient au départ un groupe de fusion. Avec STONE, AZDE et ZERO, on en a fait un groupe de tagueurs : "Massacre sans tronçonneuse". Au même moment, je tombe sur MEERO des TRP (The renegade painterz) qui me dit : « Le I avec le trémas à la fin de ton tag, c’est pas bon. Fais le avec un Y ». Et c’est comme ça que je suis devenu POPAY ! J’ai du faire mon premier graff vers 1988-1989. C’était sur les palissades du Louvre avec ARK. On devait avoir trois bombes pas plus. Au départ je voulais faire un pochoir. ARK m’a dit « Viens on fait un graff américain ! ». Un lettrage rouge, noir et blanc, vraiment pas terrible ! Un clochard est sorti de derrières les palissades au moment où on attaquait l’esquisse. Comme dans un film d’horreur !
POPAY & RUDDY aka ARK, Quai de la Rappée, 1991-1992 (Source : Righters)

 Comment en es-tu venu à te spécialiser dans le persos ?

Très tôt, j’avais eu l’idée  de faire des persos. J’adorais la BD et j’aimais beaucoup ce que faisait SPEEDY GRAPHITO. Mon premier perso était pas chantmé non plus ! Un Bboys avec une grosse Name plate. Comme tout le monde, je faisais du BBC (Bad Boys Crew) qui étaient les premiers à avoir imposé ce style à Paris Je me souviens être allé voir TORPE des TSA qui maîtrisait à l’époque et lui avoir demandé quelle couleur utiliser pour faire la peau du personnage ! Il a rigolé. « Ca dépend de la couleur du mec ! Qu’est ce que tu veux peindre ? un renoi, un reubeu, un chinois ou un blanc ! ». A partir de ce moment-là, j’ai commencé à comprendre comment entrer dans les nuances ! Ce n’est plus tard que je me suis véritablement lâché sur les persos. Parmi ceux qui ont contribué à me faire évoluer, y avait Numéro 6, et je pense que l'inverse est vrai aussi. J'ai posé des multisources lumineuses avant lui et après Mode 2 , mais lui faisait juste un reflet sur l'arrête, alors que nous avons amené un truc plus texturé dans le volume.
POPAY-5, Rue Léon Frot, Paris 11e, 1991-1992 (Source : Graffiti Paparazzi)


Peux-tu nous raconter l’histoire du groupe THC ?

Après l’école d’arts plastiques, j’ai passé mon bac au Lycée Paul Valéry dans le 12e. C’est vers cette époque que j’ai fondé les THC (Tous hyper cool ou Tous haut contrôle), qui étaient composés de cartonneurs comme KOOCE, ROST, HARS, DRUIDE et d’autres. C’est aussi devenu un groupe de fusion par la suite, un son entre le rock et le ska. A cette époque-là, je passais beaucoup de temps à Bastille. Ma sœur allait au Lycée Victor Hugo dans le Marais où j’avais peint dans le foyer un mur avec une cinquantaine de têtes. Un plan non payé. A cette époque comme aujourd’hui d’ailleurs, on te payait les bombes et tu te démerdais pour le reste. 
Il y avait aussi au bout de la rue des Rosiers un terrain vague où on allait souvent graffer. J’y avais rencontré les TEH (Tagueurs en herbe ou Tous en haut), des mecs cools qui se prenaient pas la tête. Ils m’ont fait rentrer dans leur groupe. J’aimais bien ce terrain. Je me souviens d’une après midi d’été en 1989, où on part avec FRESH y peindre un mur. Les flics arrivent au moment où on termine le graff. Ils nous prennent la tête. FRESH pète un plomb, commence à insulter un keuf à vouloir lui arracher son insigne. Ca dégénère. On part au poste, FRESH se prend un procès…  Un sale souvenir pour lui...
POPAY-5 (Source : Internet)

POPAY-5 (Source : Righters)


Et le groupe FIVE ?

Je rentrais de Chine où j’avais rendu visite à ma sœur. J’étais en quête d’idées nouvelles. On était un peu complexé par les TCA (The Chrome angelz) qui avaient imposé une vision très américaine du graffiti. Je voulais créer quelque chose qui soit entre l’occident et l’orient. Pour moi, FIVE, c’était l’étoile, le chaînon manquant qui devait relier les civilisations. Ce groupe était une structure ouverte. N’importe qui pouvait y rentrer à condition d’amener quatre personnes avec lui. L’idée était de se faire rencontrer pleins de gens venus d’horizon divers. Ce principe était inspiré du jeu de l’avion. Cinq personnes s’associent. Chacun donne 100 francs à la dernière personne arrivée. Celui-ci doit se charger de trouver quatre autres personnes et donner l’argent à la dernière personne arrivée et ainsi de suite. Le but étant d’avoir entre les mains à un moment donné un maximum d’argent. Nous étions donc cinq au départ. Moi, KRASE, POLO, ARSON et ARK qui venaient des RRC (Roots rock crew). Très rapidement, on était une vingtaine, puis une trentaine. Au final, je n’ai jamais su combien on était. Je ne connaissais d’ailleurs pas tout le monde dans le groupe. Il m’est arrivé de croiser des types des années plus tard me disant qu’ils avaient été Five !

POPAY-5, La Muette, Paris 16e (Source : Righters)

"Paris" by POPAY-THC (Source : Fotolog Kooce)


T’avais aussi pas mal peint dans les différents terrains du quartier de la Bastille à cette époque ?
Le terrain de Bastille qui se trouvait rue Saint Sabin a dû ouvrir vers 1990. C’était un endroit très fréquenté à l’époque. SECRET y peignait tout le temps. Les MAC avaient fait une belle pièce qui était restée six mois. A côté, il y avait les studios de Radio Nova où MODE 2 et ARO avaient fait un graff mortel dans le couloir. Plus loin, y avait le terrain de Voltaire, dans une petite ruelle de la Rue de la Roquette. Celui-là, je peux le dire, je suis le premier à avoir peint dedans ! Vers 1990, aussi. Au début, c’était un garage abandonné. Ce n’est que plus tard qu’ils ont détruit les baraques et que c’est devenu un terrain. J’ai énormément peint dans ce terrain. C’est d’ailleurs dans la rue cartonnée qui longeait le terrain qu’on avait peint avec DODE pour un reportage dans Voici. Au départ, c’était Amina, une chanteuse de l’époque qui avait eu l’idée.
"SDK" by JIWEA & POPAY, Gare de Lyon, 1992 (Source : Righters)

POPAY-5, Rue Saint-Bernard, Paris 11e (Source : Graffiti Paparazzi)



Comment s’est fait ta rencontre avec les PCP (Petits cons de peintres) ?

Un jour j’étais aux Frigos à quai de la Gare avec KAO. On tombe sur JESUS qui était surexcité. Il nous parle d’un graffeur nommé NUMERO 6  « meilleur que MODE 2 » !!!  Là on attendait de voir car à l’époque personne ne pouvait vraiment rivaliser. Peu de temps après, je l’ai rencontré. Le groupe PCP a dû se monter à ce moment là, vers 1990. Et c’est vrai que j’ai pris une claque en voyant ses persos. Surtout ceux qu’ils avaient réalisés sur le grand mur des Charbonniers, rue du château des rentiers. Le mur PCP 156 de 1992, c’est lui qui en réalisé une grande partie, décor de fond, persos et lettrages.

"Emeraude" by DECAY- POPAY-5, Rue des Vignoles, Paris 20e (Source : Righters)

Tu as exposé ton travail assez tôt.  Comment ça se passait à l’époque ?

En 1990, le graffiti a commencé à susciter un réel intérêt au sein de la société. A la fac de Saint Denis, un département Hip Hop avait été ouvert par  deux sociologues Georges Lapassade et Jacques Lafortune. Georges Lapassade qui devait avoir pas loin de soixante piges à l’époque était le premier sociologue à s’intéresser au rap. En 1989, il connaissait déjà la voix de tous les rappeurs. Je le revois dans son bureau avec son magnétophone « écoute, c’est Joey Starr ! ».  Jacques Lafortune était plus arts plastiques. C’est eux qui m’avaient payé les bombes pour faire un perso dans la fac. Peu de temps après, ils ont organisé « Bomb Art » à Nantes, première expo de graffiti en France. On est parti cinq jours peindre avec RCF, HONDO, MEO et JON. C’était mortel ! Ensuite, il y a eu Envol 7 organisé tous les ans sur le parvis de Beaubourg. En général, ça durait un week end, On graffait sur des planches. L’occasion de rencontrer d’autres graffeurs , comme DECAY avec qui j’ai peint là-bas pour la première fois.
DECAY-POPAY, Beaubourg (Source : Righters)

DECAY-POPAY (Source : Righters)


Tu as fait pas mal de rues, un peu le métro. Des anecdotes ? 
Le fils d’une amie de ma mère venait de se procurer les clés du réseau RATP. Il me propose d’aller y taguer la nuit.  Je crois qu’il ne taguait même pas, c’était plus histoire de faire des conneries, d’explorer un peu tout ça. On descend donc vers deux heures du mat à Bourse. Sans discrétion, on fait notre petite inspection au guichet.  On descend sur le quai. On tourne. Au moment de remonter, trois robocops nous tombent dessus flingues au poing « Qu’est ce que vous faites là ?». J’ai tellement flipé que je me suis pissé dessus ! On a raconté des salades. Ils ont alors voulu nous fouiller. Voyant que j’étais trempé, ils n’ont pas cherché à regarder dans mes poches où j'avais mis la clé !

POPAY, Métro Bel-Air, Paris 12e (Source : Graffiti Paparazzi)



Tu as aussi beaucoup graffer en terrain. Quelle est ta vision du graffiti ?
Je n’ai jamais revendiqué le côté adrénaline du tag. Pour certains, l’interdit reste la seule valeur. Ce n’est pas mon cas. Je préfère prendre mon temps, travailler une pièce dans un terrain pendant 5 ou 6 heures. Le terrain, c’est une école qui permet de progresser, de tenter de nouvelles choses. Après m’être fait chopé deux ou trois fais, j’ai vite compris que je ne voulais pas passer ma vie à rembourser des amendes. J’ai toujours vu les choses à long terme. Dès le départ, j’ai voulu être un artiste.  Dessiner, créer, trouver un truc percutant et original dans l’image qui puisse laisser une trace dans l’histoire de l’art. C’est pour ça que le graffiti m’a beaucoup plu. Les Américains ont inventé une forme d’art qui est une réaction au capitalisme avec une démarche de réappropriation de l’espace de la rue.

PAYOP-5, Camion Belleville (Source : Righters)




lundi 24 janvier 2011

Jeax- The Killer Enemy

Interview de Jeax réalisée à Montreuil en avril 2007.

JEAX-TKE (Source : Internet)

Tes débuts ?

J’ai commencé le graffiti  vers 1986. Je taguais dans les rues de Ménilmontant à Paris avec LAZY. Rapidement, on a fondé avec des mecs du 19e et du 20eme arrondissement, les TKE (The killer enemy). Certains gars du groupe comme SFAXE et FAREST étaient de gros cartonneurs ; LAZY et moi, on s’était lancé dans le graff. Au départ, on était attiré par  la peinture abstraite. LAZY était fasciné par JON, moi par MEO. A l’époque, on n’avait pas accès aux fanzines, nos sources d’inspiration étaient principalement ce qu’on voyait dans les terrains et dans la rue. A Stalingrad, on avait flashé sur les peintures de ces deux graffeurs américains.  J’aimais beaucoup le travail de Meo, surtout comment il utilisait le flou et le trait.
"MJ Spray, Le roi de la Bombe. Ici, Toutes les couleurs". Réalisation JEAX. Aulnay-sous-Bois (Copyright : Jeax) 

Vers 1998-1989, on décide d’arrêter l’abstrait et de faire des lettres. Nos graffs sont pas terribles, mais on forme une belle entente. Je me souviens avoir peint un Lazy en rose sur un toit Boulevard Philippe Auguste, avec une 3D multidirectionnelle qui devait être l’une des premières sur Paris.
Très vite, je progresse. J’avais des facilités avec la bombe. J’avais aussi envie d’accélérer, de travailler sur la lettre.  Entre 1990 et 1993, je me suis mis à faire des graffs de 15 mètres de long sur deux mètres de haut dans les terrains vagues de Bastille, Voltaire, Père Lachaise et Stalingrad. J’ai eu pas mal de chance. J’étais pote avec le vendeur de bombes de peinture du magasin MJ Spray en face du métro Père Lachaise. Il me filait des bombes.  J’ai d’ailleurs réalisé pas mal de mes pièces au boulodrome juste à côté du magasin.
"Baisé" by POPAY-JEAX, Boulodrome du Père-Lachaise 1992 (Source : Graffiti Paparazzi)

JEAX, Boulodrome du Père-Lachaise 1992 (Source Graffiti Paparazzi)



Peux-tu nous raconter l’histoire de cette fameuse fresque qui est longtemps restée  à Père-Lachaise ?
Le mur du Jeax avec la tête du gars qui fume un joint, je l’ai commencé avec Popay. On avait travaillé le mur surtout à base de bleu.  Popay est intervenu sur la création de l'ours que j'ai finalisé avec son consentement en l'intégrant dans la fresque. Je me souviens que j’avais pas été super satisfait de l’ensemble. J’ai alors décidé de le repeindre avec des teintes oranges. Popay n'était pas chaud pour voir l'ours derrière les barreaux, mais il a accepté le message de soutien aux Palestiniens. Les motifs que j’ai rajouté ensuite, ça s’est fait au feeling.
En général, mes dessins sur papier sont peu recherchés. J’arrive avec un lettrage gribouillé sur une feuille de papier et l’inspiration vient en peignant. Je  trace l’esquisse sans savoir que je vais mettre à tel endroit de la fresque une main de fatma, une lettre en tamazight, une mosquée, un dauphin, etc. En fait, la plupart du temps, c’est les gens  autour de moi qui me demandent de peindre ce qui leur fait plaisir.
Ce jour-là, un pote m’a demandé si je pouvais peindre un mec qui fume un joint. Je l’ai fait, spontanément.  A la base, je fume pas, mais j’avais trouvé l’idée marante et j’ai eu aussi envie de faire plaisir aux autres. J’aime bien que mes amis  participent au graff. S’il y a des gamins, je vais toujours leur donner la bombe de peinture pour qu’ils fassent quelques traits. C’est en fonction de la situation. A l’arrivée, ça donne un patchwork qui transpire la spontanéité et la créativité. Une sorte de mélange de symboles simples qui se rapproche de la poésie orientale.

"Tetré" by JEAX- Boulodrome du Père-Lachaise, 1992 (Source : Haibun)

"La machine qui tue". Réalisation et Photo par JEAX (Copyright Photo : Jeax)


Comment t’es venue l’idée du patchwork ?
Ce que j’aime dans le graffiti, c’est cette liberté du mouvement, du geste, des couleurs.  Le graffiti permet de casser les normes de la typographie classique, d’arrondir les lettres, de jouer sur les courbes, d’en exagérer la forme, de mélanger les codes. Instinctivement, j’essaie dans mes graffs  de fusionner les courbes de la typographie latines et celles de la calligraphie arabe.  C’est un moyen pour moi d’exprimer librement ma double culture française et algérienne. C’est pas une revendication identitaire. Je déteste par dessus tout ces revendications. Je me sens autant Français, Berbère qu’Africain.
Ce qui me permet d’avancer dans mon art, c’est l’ouverture aux autres cultures. Je suis pour le métissage, la fusion entre les différentes formes d’expression. Cette volonté d’ouverture m’a amené à  multiplier les recherches vers d’autres techniques et d’autres formes d’art. A partir de 1994, je me suis lancé dans la peinture murale qui reste pour moi ce qu’il y a de plus noble. J’ai aussi beaucoup travaillé la peinture abstraite, mais aussi figurative, notamment avec l’acrylique. Aujourd’hui, je continue à faire des graffs, toujours avec ce souci de faire passer des messages.


 "Politik Animal". Réalisation et Photo par JEAX- Rue Ordener , Paris 18e. 2006 (Copyright Photo : Jeax)


Le message de la fin ?

Il ne faut pas perdre de vue que le graffiti est un truc de révoltés. On vient au tag parce qu’on est en rébellion. Parce qu’on a des choses à dire. Le graffiti, c’est un moyen d’expression subversif.  Personnellement, vers 1992, à l’époque où j’étais très actif dans le graffiti, j’étais très marqué par ce qui se passait en Algérie avec la montée des intégristes. J’avais besoin de l’exprimer. C’est très important de garder en tête qu’on peint pour dire des choses. Le graffiti est une écriture urbaine. C’est dommage d’écrire des lettres sans avoir rien à dire.  

"Aujourd'hui, la Police tue" by JEAX- Place Stalingrad-1992 (Source : Internet)
"Misère" by JEAX (Copyright : JEAX)



lundi 17 janvier 2011

Les Charbonniers- Part IV

Dernière partie de cette série consacrée au terrain des Charbonniers.
Entre 2001 et 2003, trois fresques sont réalisées sur le mur principal.
L'aide de ceux qui ont fréquenté le lieu à cette époque, sera précieuse.
Léger doute sur l'ordre des fresques, mais il me semble qu'elles suivent l'ordre suivant :

-La première est l'oeuvre de Nacio et Myre (?). Elle date de 2001. La source est Righters.





-La seconde est l'oeuvre des GT pour la marque "Wrung". La source : le site Wrung Division.


-La troisième est l'oeuvre de Psyckoze : "Qui se souvient comment c'était avant ?". Source : Righters.



La dernière fois que je suis allé aux Charbonniers, c'était en septembre 2001.  Le grand mur était vierge. Sans doute, la couche préparatoire pour l'un de ses trois murs.
A cette époque, sur le portail de l'entrée du passage, il y avait un graff de Psy, couleur jaune.
L'entrée au terrain, se faisait via un petit terrain vague situé rue du Château des Rentiers, derrière les Charbonniers. Dans ce petit terrain, il y avait un graff de Twons vert. Il fallait alors escalader un hangar, monter sur le toit, et taper un saut de 2 mètres, pour se retrouver dans le terrain des Charbonniers.  Sur le mur de ce nouveau hangar, il y avait ce graff de Psy et Creez.

PSYCH-CREEZ-156 (Source : Righters)
Sur le mur du fond ("En stock, coke à l'art"), il y avait un freestyle de Jon, Psy et Sirus. Celui-ci avait été fait sur un autre graff de Psy et Creez.

JON-PSY-SIRUS-156 (Source : Righters)

CREEZ-NO Limit by PSY (Source : Righters)






jeudi 13 janvier 2011

Les Charbonniers- Part III

Je reviens aux Charbonniers fin août 1993. Les TW ont peint une nouvelle fresque sur le mur principal : "Time for sum action". Hoctez, Gutch et The J. réalisent une série de lettrages et de persos.

THE J-HOCTEZ-TCHUG (Source : Graffiti Paparazzi)

THE J (Source : Graffiti Paparazzi)

GUTCH (Source : Graffiti Paparazzi)
Sur le mur du fond, il y a une autre frise des TW. Les lettrages sont signés Hoctez, Legs et Spher. Les persos par Gutch.

HOCTEZ-LEGZ-SPHER-GUTCH (Source : Legs)

Enfin, sur le mur du passage menant à la rue du Château des Rentiers, Septo et Loeek ont fait deux graffs.
SEPTO-VAD (Source : Graffiti Paparazzi)

"ONEROCK" by LOEEK-VAD (Source : Graffiti Paparazzi)

Début novembre, les mêmes graffs étaient en place. La seule chose qui avait bougé, c'était un petit monstre Caterpillar jaune collé contre le mur principal. Depuis qu'on avait découvert le terrain quelques mois plus tôt, on avait mis la main sur la collection entière des 1TOX, début septembre 1993. Là, on avait lu le topo dans le n°2 (mars-avril), qui annonçait la mort imminente du terrain. Dans nos têtes, ce bulldozer allait tout casser et quand on est revenu, en 1994, l'entrée de la rue Albert n'existait plus, un immeuble résidentiel était en construction. De l'autre côté, rue du Château des Rentiers, plus moyen d'accéder non plus au petit passage menant au terrain. A moins d'escalader le nouveau portail en fer en montant sur une poubelle. J'ai lâché l'affaire. A partir de ce jour-là,  j'avais enterré le terrain des Charbonniers. 
1998, un jour par hasard, je feuillette un Radikal chez un pote. Direct, je téma les pages graffiti. Les styles ont bien changé. Je repère une fresque des 132 et des SDE. Avalanche de lettrages signés Ulk- Apogé-Home-Psy- Pon-Sken-Kiev-Lise.
Le thème : Porno Starz. Une meuf tient une bite dans sa main, à côté une partouze.
Le "Sacha" est une dédicace de Psy qui venait de perdre un pote (Merci Far pour la précision).
Je regarde le mur de près, grille le détail qui ne trompe pas : au dessus du Home, subsiste un morceau de la frise des PCP de 1992 : l'inscription "Phunky comme Phucker", rouge sur jaune. Le mur des charbonniers est toujours là. 


ULK-HOME-APOGE-PSY-PON-SKEN-MAX-KIEV-LISE (Source : Righters)
Après ce graff, l'activité reprend doucement aux Charbonniers. Quelques temps plus tard, Thor et Vision des OC repassent une partie de la frise des 132. 

SACHA by PSY-THOR-VISION (Source : Righters)


2000, je tombe par hasard sur Kapital à la Fnac, l'achète direct. J'épluche les pages une par une. Double page Nasty, Dea et Sari aux Charbonniers.  

NASTIE-DEA-SARI (Source : Righters)

NASTIE-AEC (Source : Righters)


mardi 11 janvier 2011

Les Charbonniers- Part II

A l'époque où j'ai commencé à faire des photos, je connaissais personne. Après avoir découvert les terrains de la Rue de la Roquette et celui de la rue Saint-Sabin, je m'étais mis en tête de trouver tous les terrains de la capitale.

Ma technique pour trouver un terrain vague, c'était de choisir, au hasard, une station de métro sur le plan de Paris, et d'explorer les rues aux alentours, une par une, jusqu'à trouver une palissade en ferraille. Une technique de galérien qui a payé à la longue.

Au début, j'ai joué de malchance. Dans Paris Tonkar, j'avais repéré une adresse :  Quai de Seine, où Mode 2 avait fait un pur graff. Avril 1993, je monte à Stalingrad, je marche des heures, je trouve rien. J'y retourne avec mon pote Vins. On galère des heures, toujours rien. A l'époque, le 19eme était en ruines. Y avaient pourtant des terrains vagues partout, mais bizarrement, pas de graffs.

En mai 1993, Vins et un autre pote Ismael, se mettent en tête d'explorer en rollers les quartiers sud de Paname : 13, 14 et 15. Vins connaissait déjà les silos du Quai de la Gare et les Frigos. Après un petit tour là-bas, ils décident de se taper toute la rue de Tolbiac, la rue d'Alésia et la rue de la Convention !
Objectif : trouver des terrains vagues ! Technique payante, en route, ils repèrent une palissade dans une petite rue. Sur les murs, quelques tags bien connus : Creez, Colorz, Psy... Des indices qui le mènent direct aux Charbonniers !

Direct, Vins me parle de sa découverte. Il me dit comment y aller : "Tu descends au métro Tolbiac, tu descends la rue de Tolbiac, tu marches un bon quart d'heure, à un moment y a une petite rue sur la droite, tu verras le terrain, tu peux pas le manquer". C'est vague, mais je me dis que je trouverais bien. J'y vais dans la foulée. Je prends la 7, descends à Tolbiac, pars direct dans la mauvaise direction. Je me retrouve dans le 14e, repars dans l'autre sens, trouve un petit terrain Avenue de Choisy. Y a un throw up de Druide. Je continue, marche des heures, me retrouve Boulevard Massena. Finalement, je lâche l'affaire.

DRUIDE-TEH (Source : Graffiti Paparazzi)


Je retourne à Tolbiac avec Vins en juin. Il m'amène au terrain. Sur le mur principal, il y a une frise des TW, faite par Satur, Chari et Turf  "Twonderfull". A côté, Colorz, Fresh, Kao, Cap, Popay et N°6 des PCP ont commencé une fresque, jamais terminée. 
SATUR CHARI TURF TW (Source : Wrung Division)

SATUR-CHARI-FRESH (Source : Graffiti Paparazzi)

FRESH-CAP-POPAY-N°6 (Source : Graffiti Paparazzi)







Sur les trois photos suivantes, on voit qu'il y a eu une première tentative de frise TW-PCP.  Le perso de Turf et le graff de Colorz, ont été toyés, puis repassés par Fresh et Cap qui ont fait une série de persos et de lettrages : "Fresh" et "Druna Plimt" (?). Sur la photo du Colorz, on remarque en haut à droite, la carte avec l'as de pique, qui est sur le chapeau du perso de Cap.


CHARI-TURF (Source : Graffiti Paparazzi)

COLORZ-UK-156 (Source : Graffiti Paparazzi)
CAP-POPAY-N°6-COLORZ (Source : Graffiti Paparazzi)
Sur le mur du fond, il y avait des graffs de Timer et de Thore. On est revenu début juillet, le mur avait totalement changé.  Deux graffs de Septo avec un perso de Turf, des pièces de Spher, Fresy, Daren et Legs (Merci à Legs pour les photos de ces graffs que j'avais pris en photo, mais perdu par la suite).


TIMER-THORE (Source : Graffiti Paparazzi)

SEPTO-SPHER-TURF-SEPTO (Source : Legs)
DAREN-FRESY-LEGS (Source : Legs)
Sur le mur à droite du Legs, il y avait le mur du passage qui menait à la rue du Château des Rentiers. Sur celui-ci, des graffs de Decay et des persos de Popay.
POPAY-DECAY-POPAY (Source : Graffiti Paparazzi)