dimanche 24 décembre 2017

Sur la 6 - L'oeil d'Horus (1)



Ca s'est passé après le week-end du 11-Novembre. J'ai grillé que plusieurs rames graffées circulaient sur la 6. Même si je passe plus mes trajets collé à la fenêtre à mater les gueutas dans les couloirs du métro comme il y a 25 ans, j'ai toujours l'œil : l'Oeil d'Horus*

Un métro  en croise un autre, ça a beau aller très vite, la rétine imprime. Là, dans l'angle mort, l'œil aperçoit, le temps d'un millième de seconde, un jet de couleurs sur la carrosserie du métro qui passe. Tu t'y attendais pas, Tu n'as donc aucune chance de lire le lettrage, mais tu sais que c'est un panel. Quand ça t'arrive deux jours de suite, tu sais qu'il se passe un truc. Un réflexe d'adolescent te reprend : dorénavant tu ouvres l'œil dès que tu vois une rame. 



J'ai même pas eu à attendre le trajet suivant : en descendant le boulevard Vincent Auriol, alors que j'allais au taff, j'ai levé les yeux vers l'aérienne et j'ai vu passer une rame avec un panel Calie Nahel : intérieur noir, contours blancs. L'intérieur noir, c'est classic New York. Là bas, le credo, c'est intérieurs noirs, contours argent. Ici, depuis Bando, c'est l'inverse : contours noirs, intérieurs argent. Pour ce qui est du lettrage, ce Calie Nahel me fait penser à un lettrage parisien du début des années 90 : une écriture d'écolier ultra lisible typique 1992-1994. 


Toujours est-il que je vois ce panel et que j'ai pas le temps de dégainer l'iPhone. Mais après le taff, j'y retourne, je me poste sur le quai et là j'ai pas à attendre longtemps. En 20 minutes, je vois débouler trois rames graffées. D'abord, y a ce Ramzes. Les couleurs, le lettrage, la composition avec les persos sur le côté : c'est aussi un classique des années 90 à Paname, mais plus 97-98. C'est maîtrisé, abouti : une tuerie. Je le prends trois fois en photo sans vraiment varier les prises de vue : je veux être sûr de bien cadrer.  C'est qu'une fois le métro reparti que je percute qu'il y a panel Wibo avec une tête de chat sur le wagon à côté. L'iPhone est déjà rangé dans la poche, je me dis qu'avec un peu de chance, je le recroiserai. 




Puis, arrive une rame avec ces deux panels -Saw et Neo- c'est loin d'être maîtrisé, mais on sent la fougue de la jeunesse. Je repars, je suis loin de me douter que je viens de me lancer dans une traque : entre le 15 novembre et le 22 décembre, j'ai shooté avec mon iPhone une vingtaine de panels, courant d'un quai à l'autre, bousculant parfois les gens, attendant sur le quai des stats dans le froid, croisant des gens du taff un peu surpris... Un bon délire à l'ancienne.

*Un clin d'oeil à la maison d'édition ;) Bon noël à tous! 

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